Un club de pratique de l’imaginaire
A quoi nos imaginaires doivent-ils servir ? Quelts types de mondes et de relations doivent-ils contribuer à faire émerger ? En décembre 2019, l’Agence de l’Innovation de Défense (AID) lance un appel public en vue de constituer une Red Team pour l’armée française. Sur le site du Ministère de la Défense, nous pouvons lire qu’elle “a pour mission d’imaginer et de dréer des scénarios futuristes et disruptifs au profit de l’innovation de défense”. Elle sera constituée de prospectivistes et d’auteurices de science-fiction.
Les cabinets et groupes de prospectives fleurissent pour offrir leurs services aux agences gouvernementales ou aux multinationales. Les grandes entreprises ont fait appel aux prospectivistes comme moyen d’envisager, mais surtout de modeler l’avenir par des imaginaires puissants.
Nous pensons que l’imaginaire est partie prenante du réel, qu’il a sur lui des conséquences concrètes.
L’expérience Chronotopium se voit comme une invitaion à constituer et faire naître, vivre et mourrir des cercles fantômes comme lieux d’élaboration d’imaginaires sauvages, comme corps ingouvernables. Des kinships capablent de d”passer ce fameux “mur de l’imaginaire” don’t parle Emmanuel Chiva, le directeur de l’AID. Pour apprendre ensemble à rêver dans le trouble, et à faire que nos somnges puissent transformer le réel, devenir des outils pour vivres avec les ruines, les dépasser, se glisser dans les interstices de ce monde, et que, comme les saxifrages fissurent le béton, ils creusent une multitudes de failles comme autant d’autres mondes possibles, foisionnants et vibrants.
Chronotopium vise à se saisir de la sphère de l’imaginaire pour y trouver des moyens de lutter. Pratiques de care et de kinship, mais aussi de guérilla poétique. Nous y tissons des récits, les brodons de mille sequins, saccageons la langue pour en sortir les fluides qui viennent irriguer et nourrir des mondes tangibles.
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A club to practice imagination
What should our imaginations be used for? What kinds of worlds and relationships should they help to set? In December 2019, the Defence Innovation Agency (AID) is launching a public call to form a Red Team for the French Army. On the Ministry of Defence website, we can read that its "mission is to imagine and create futuristic and disruptive scenarios for the benefit of defence innovation". It will be made up of futurists and science fiction writers.
Foresight firms and groups are springing up to offer their services to government agencies and multinationals. Major companies have turned to futurists to envision, but above all to shape, the future through powerful imaginaries.
We believe that imagination is an integral part of reality, that it has concrete consequences for it.
The Chronotopium experiment sees itself as an invitation to form and give birth to, live in and die in phantom circles as places where wild imaginations can be developed, as ungovernable bodies. Kinships capable of breaking through the famous "wall of the imaginary" spoken of by Emmanuel Chiva, director of the AID. So that together we can learn to dream in the midst of turmoil, and ensure that our dreams can transform reality, become tools for living with the ruins, overcoming them, slipping into the interstices of this world, and that, just as saxifrages crack concrete, they create a multitude of cracks like so many other possible worlds, both fascinating and vibrant.
Chronotopium aims to seize the sphere of the imaginary to find ways of fighting back. Practices of care and kinship, but also poetic guerrilla warfare. We weave tales, embroider them with a thousand sequins, tear apart language to extract the fluids that irrigate and nourish tangible worlds.